Le Codex Bezae

 De son implica… Sion

dans l’affaire de Rennes-le-Château (3ème partie)

 

Le Silence est d’or

 

Théodore de Bèze

Suite à un échange de courriers avec W. Willker, dans lequel nous lui demandions son avis sur nos travaux, nous avons constaté avec regret qu'il ne partageait pas du tout notre analyse. Il n'est pas le seul malgrè les preuves accablantes taillant en pièces la mystification grossière de P. de Cherisey.

De nos remarques, Willker ne voit que des notes d'éditions ordinaires : le 186 est un numéro de page, le crochet un simple signe de début de chapitre, etc. Mais il ne faudrait pas que W. Willker croie s'en tirer par une honteuse lapalissade. Dans un message diffusé au début juillet sur un groupe anglais dédié au Prieuré de Sion, il pointait du doigt l'étrangeté des anomalies du Codex Bezae. Ses réponses sont donc à considérer comme de la pure mauvaise fois.

 

En réfutant notre thèse, il se met en porte-à-faux puisque, sans le vouloir, il appuie notre idée sur un point particulier. Pour lui XAP, c'est un sigle signifiant. « ARCHE » ! Il s'agirait d'une marque pour aider le lecteur.

Vous vous rendez compte de ce qu'il nous répond là ! A-t-il réellement lu nos deux précédents articles ? Se rend-il compte de ce qu'il nous dit ? Quant à nous, fort de cette nouvelle information, nous restons sur nos positions. Nous avons définitivement prouvé :

1- Que le Codex Bezae est la référence textuelle du grand parchemin, comme du petit.

2- Que PAX 681 du message crypté, inscrit inversement aux pages 132 et 186, est la CLEF désignant le Codex Bezae comme ouvrage de référence tout comme les bergers d'Arcadie etc...

3- Que l'Abbé A. Bigou n'est pas l'auteur des parchemins; c'est définitivement acquis, il faudrait être borné pour prétendre le contraire.

4- Que H. Boudet et B. Saunière sont les auteurs des parchemins vers 1899. Boudet, spécialiste en linguistique et curé de son état, devait être la tête pensante. Par conséquent, les 2 parchemins n'ont pu être découverts dans un pilier wisigothique en 1891.

5- Que des pages bien précises du Codex contiennent plusieurs secrets historiques s'attachant à la religion, au trésor du temple de Salomon et à l'Arche d'Alliance. L'affirmation de Willker, traduisant XAP par le mot grec ARCHE, renforce cette  idée."

6- Que le Codex Bezae est une preuve concrète et solide étayant toute l'affaire de Rennes-le-Château. Il en devient une pièce maîtresse.

7- Que le Prieuré de Sion s'est moqué du monde pendant presque 50 ans. Un document que nous venons de dévoiler, dans l'article consacré à N. Poussin et D. Teniers, prouve que de Cherisey avait un intérêt particulier dans l'affaire.

 

Dalle du tombeau de Marie de Négri d'Ables

L'analyse du Codex Bezae que nous avons développée démontre avec force qu'il est une énigme dans l'énigme. E. Jauclin a, parallèlement à notre étude, fait sa propre recherche. Il a mis en évidence certains aspects géographiques forts intéressants. Le Codex Bezae est une source intarissable de renseignements nous menant peu à peu vers la Révélation des secrets millénaires. Pour en découvrir l'essence, nous sommes donc parti du postulat suivant : si le Codex détient les « mystères de l'Arcadie », nous devons utiliser les clefs de codage à notre portée pour les découvrir. Il nous faut prendre en compte la dalle mortuaire de Marie de Negri d'Ables (ci-contre). Plusieurs raisons s'imposent à cela. Tout d'abord, le XAP de la page 132 et les mots décryptés de la page 186 se rapportent à cette dalle : ARKA(E) DIE, RED(is), ARC(is). Vient ensuite l'épitaphe «  ET IN ARCADIA EGO »; une autre clef intégrée dans la page 186, nous invitant à la prudence.

 

La parole est d'argent

 

En effet, avant de poursuivre la divulgation de ces informations capitales, il nous faut prévenir le lecteur qu'un message, en forme de métaphore, est inscrit sur la page 186 (ancienne pagination) en guise d'avertissement. Le texte latin du Luc (VI, 1-4), ayant servi au codage du petit parchemin, révèle une parabole que nous avons découverte en usant de la clef « ET IN ARCADIA EGO » sur les 10 premières lignes. En plaçant chaque lettre de la citation latine dans la zone de texte qui nous intéresse, nous avons constaté qu'elles restituent, en reprenant chaque mot, une phrase très explicite :




Et in Arcadia ego
Texte latin de l'Evangile de Luc, VI, 1-4

 

Phrase latine:

ET IN sAbbato pRimo disCipuli Autem manDucabant quIdAm autEm leGistis quOd.

 

Traduction approximative:

Et cependant,  dans le premier sabbat les disciples mangent, pendant que certains lisent.



Lire pendant que d'autres mangent était courant au Moyen-Âge dans les monastères. Un moine lisait généralement la Bible ou rappelait la règle de l'ordre religieux aux autres frères pendant que ceux-ci se restauraient.

Ce qui signifierait, en termes clairs et en ce qui nous concerne, qu'il y a quelques profiteurs à la table des chercheurs. Pendant que quelques-uns travaillent à élucider le mystère, d'autres profitent abusivement de ces recherches sans rien faire ou les dénigrent. Mais poursuivons encore une peu. Il est communément admis que le Codex Bezae contient un grand nombre d'erreurs de syntaxe[1]. Elles paraissent avoir été introduites sciemment dès l'origine (vers le Vème siècle). De cette manière, la traduction latine souhaitée par le crypteur ne pouvait donc être qu'approximative. Nous pouvons alors adapter la nouvelle clef de décodage à l'évangile de Jean  (XII, 1-11) p.132 (ancienne pagination).

Si nous opérons par métathèse, cela indiquerait que la sentence latine Et in Acardia ego est bien plus ancienne que ne le pensent généralement les historiens. En fait, l'origine et l'interprétation de cette expression sont imprécises[2]. Au sens littéral, elle se traduirait par: Moi aussi en Arcadie. Sa provenance pourrait-elle se trouver dans un poème oublié de la Renaissance ou chez quelques auteurs de la Rome antique tel que le supposent certains commentateurs? L'exégèse de N. Poussin répand l'idée qu'il se serait inspiré de Virgile[3] dans l'exécution de son ouvre majeur les Bergers d'Arcadie. L'églogue V des Bucoliques en serait la source et, notamment, l'extrait suivant, un dialogue entre deux pasteurs arcadiens, Ménalque et Mopsus[4]:

 

Mopsus - Jonchez la terre de feuillage, bergers; couvrez ces fontaines d'ombrages entrelacés, Daphnis veut qu'on lui rende ces honneurs. Élevez-lui un tombeau, et gravez-y ces vers :

« Je suis ce Daphnis connu dans les forêts et jusqu'aux astres,

berger d'un beau troupeau, moins beau que le berger ».

 

Virgile a, le premier, évoqué la mort du berger Daphnis et son tombeau en Arcadie. Bien plus tard, en littérature, Nicolas Filleul, poète rouennais de la Renaissance, suivit les influences antiques de Virgile[5]. En 1566, dans les Théâtres de Gaillon à la Royne qu'il écrivit pour l'archevêque de Rouen Charles de Bourbon, futur Roi de la Ligue, il adapta les thèmes arcadiens, chers à Virgile, en les fondant dans le contexte géopolitique de son époque.

Ces Théâtres, églogues et pastorales, furent déclamés dans le Parc du Lydieu, la CLEF, du Château de Gaillon le 26 septembre de l'an 1566 en présence de Charles IX et de la Reine Catherine de Médicis. La 4ème églogue intitulée Francine, dans laquelle conversent quatre personnages, est une évocation de la Mort de Daphnis. Nous y retrouvons la bergère FRANCINE, les deux pâtres TYTYRE et THYRSYS et « L'OMBRE DE DAPHNIS ». Or cette Ombre, dépeinte par N. Filleul, nous la percevons sur le tableau des Bergers d'Arcadie peint par N. Poussin en 1640. Le pâtre à genou désignant du doigt un R énigmatique ne serait autre que l'Ombre de Daphnis (ou Daphnis et son ombre) dont les trois autres pleurent la disparition :

 

Tytyre - Nous chanterons Daphnis, car Daphnis est un Dieu

A Daphnis pour nous trois je dédie ce lieu[6].

[...]

Francine - Mais las ! Daphnis est mort, et si à haute voix

Nous l'avons appelé au tombeau par trois fois[7].

 

Filleul s'est inspiré de Virgile, c'est démontré. Sans pour autant nier qu'il connaissait l'ouvre du poète romain, N. Poussin, qui fit ses études à Rouen jusqu'en 1618, rappelons-le, avait tout loisir de révéler son génie au travers de l'oeuvre de Filleul, poète rouennais oublié, à Rome vers 1640.

 

Notre citation latine dont la datation est incertaine ne semble pas si éloignée et paraît de plus en plus puiser sa source dans l'antiquité. Si l'Ombre de Daphnis pointe du doigt le R de ARCADIA, il pourrait tout aussi bien désigner le R isolé de la 9ème ligne de l'évangile de St Luc (VI, 1-4) du Codex Bezae : le R décalé de ARKAE DIE, ce que nous avons précédemment décodé. Le secret du tableau de Poussin aurait un lien avec le cryptage du Codex Bezae. Mieux, Poussin en connaissait une des combinaisons et la peignit sur la toile : ET IN ARCADIA EGO. Stupéfiant !... La sentence sortirait donc tout droit du Codex rédigé vers le Vème siècle d'après des écrits occidentaux du IIème d'une secte Montaniste. Giovanni Francesco Barbieri dit le Guerchin pouvait-il être lui aussi dans le Secret des Dieux ?

Quoi qu'il en soit, Daphnis restera celui qui vit le R, chez N. Poussin qui vit l'R! En langue des oiseaux : VILLERS, village de N. Poussin parmi d'autres curiosités de sa terre natale.

La pertinence de la clef Et in Arcadia ego dans le Codex Bezae étant démontrée, agençons maintenant les lettres E.T.I.N.A.R.C.A.D.I.A.E.G.O sur les 11 premières lignes du chapitre XII de Jean. Les mots isolés livrent ainsi la suite d'un message secret connu de N. Poussin :



 

Phrase latine:

Ergo anTe dIes ueNit BethAnia mubieRat  susCitAbit DIs mAria accipiEns unGuent ergO

 

Qui se traduirait approximativement par:

Donc avant le jour venu le parfum reçu de la Mer (la Mère – Marie ?) réveillera Dieu (Jésus ?) à Bethanie où elle vivait
ou
Par conséquent, avant que le jour vienne, Béthanie réveillera Marie et recevra l'onction.

 

Nous ne sommes pas dupe. En lançant ce pavé dans la mare, nous avons bien conscience d'avoir donné en pâture de nouvelles informations aux rapaces de la colline envoûtée et du fil à retordre aux inconditionnels dindons de la farce « made in de Chérisey ». Faut-il encore que ces volatiles de mauvais augures sachent comment s'en servir dans chaque cas !

Il ne faut pas se leurrer chers lecteurs; il y a, sur la toile, parmi les internautes chercheurs de vérité, quelques parasites. Même si le Roussignol s'est tu[8], tout n'est pas Angélique dans ce monde! Et moi aussi en Arcadie... je garde le silence! Donc avant le jour venu, nous arrêtons la diffusion du décryptage du Codex Bezae sur internet et nous vous invitons à lire notre dernier ouvrage « ARCANA CODEX II, du Da Vinci Code au Codex Bezae » (sortie mai 2006) ou la prochaine réédition de notre ouvrage : « Mémoires des deux Cités T.II, Gaillon mystique, ou le fabuleux carnet de voyage hermétique d'Arsène Lupin de Gaillon à Rennes-le-Château », préfacé par Franck Marie (première édition numérotée, novembre 2005, épuisée).



Pièces justificatives, bibliographie et notes


Documents du dossier

Lire le dossier complet en ligne:


- Le Codex Bezae, de son implica...Sion dans l'affaire de Rennes-le-Château, 1ère partie.
- Le Codex Bezae, de son implica...Sion dans l'affaire de Rennes-le-Château, 2ème partie.
- Le Codex Bezae à Lyon au IXe siècle.
- Les vrais parchemins de B. Saunières et H. Boudet.
- Les manuscrits hérétiques du Codex Bezae.
- Les Sortes Sactorum du Codex Bezae et le Carré ROTAS.
- PIECES JUSTIFICATIVES pour servir l'histoire des authentiques parchemins de B. Saunière et H. Boudet.
- Le Codex Bezae ou les secrets de Dieu oubliés.
- La Clef de Sion du dernier Nautonier

Vos réactions sur les forums dédiés:
- Dans l'ArchéoBlog - FaceBook Le Codex Bezae et les parchemins de B. Saunière

Téléchargement


Pour tout savoir sur le decryptage
du CODEX BEZAE.

Arcana Codex Livre II
© Thierry Garnier - 18 octobre 2005 - M2G éditions. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Mise à jour: le 22 octobre 2006.

 

 



[1] Dictionnaire Vigouroux, 1895.

[2] N. Poussin 1594-1665, p.91, réunions des musées nationaux, 1994.

[3] Publius Vergilius Maro (Andes, 15 octobre 70 - 21 septembre 19 av. J.-C.), poète romain.

[4] Virgile, Les Bucoliques, églogue V - v.40-44.

[5] Les Théâtres de Gaillon à la Reine de Nicolas Filleul, texte établi, annoté et commenté par Françoise Joukovsky, Ed. Droz  Genève : Paris : Minard, 1971.

[6] Op. Cit, N. Filleul, églogue IV,  v. 99-100, p.50. Voir aussi Virgile, Les Bucoliques, églogue V, v.60-65.

[7] Op. Cit, N. Filleul, églogue IV, v.122-123, p.51.

[8] Op. Cit, N. Filleul, églogue IV,  v.31-33, p.47.