Cherchant par delà les sentiers battus, on pourrait avoir tendance à se
perdre en conjectures tant la légende du mirifique Prieuré de Sion a exacerbé
les passions depuis une soixantaine d’années. Exit les sornettes surréalistes du
Da Vinci Code, de Pierre Plantard ou de Philippe de Chérisey.
On sait aujourd’hui que la structure fondée en 1956, n’a aucune antiquité
véritable. Toutes les pièces présentées par ses chefs sont des montages
grossiers. Pour autant, cet Ordre n’a-t-il aucune légitimité ? Ou plutôt,
un Ordre de chevalerie plus ou moins secret a-t-il réellement existé dans le
Razès sous une autre appellation ou une autre forme ? Et bien oui, le
Mercure de Gaillon en a retrouvé la trace. Partons à sa découverte pour comprendre
son fonctionnement, qui en est à l’origine, comment et pourquoi ? Le manuscrit de l’Ordre secret retrouvé Récemment,
nous faisions état d’un nouveau document relatant l’existence d’un manuscrit du
XVIIe siècle. Ce manuscrit révèle la réalité d’un Ordre de
Chevalerie à la tête duquel nous voyons évoluer les chefs des plus grandes
familles du Languedoc. Il
ne s’agit pas de lancer un scoop, ni de … « faire du fric ! »
avec l’affaire Saunière comme on nous le reproche assez régulièrement. C’est
une information de première main et nous la partageons.
Le
manuscrit en question est une de ces nouvelles pièces inédites[1] donnant
un nouveau souffle à l’affaire. On ne sait si Pierre Plantard en avait eu
connaissance, mais son contenu laisse supposer que oui. A l’instar des
manuscrits codés de l’abbé Saunière et du Codex Bezae,
P. Plantard n’a sans doute pas compris toute la valeur de l’ouvrage. Bien que
très cultivé, il n’en était pas moins un mythomane haut en couleur et notre
manuscrit lui aura servi pour asseoir la fondation d’un pseudo Prieuré de Sion
à Rennes-le-Château au XVIIe siècle. Il
a su manœuvrer dans les méandres des mouvements initiatiques du milieu du XXe siècle et ainsi se faire écouter des plus
hautes autorités de la République. A cet effet, les affaires de Gisors et de
Rennes-le-Château furent de formidables tremplins. Au
début des années 50, guidé par le mythe trésoraire de
l’abbé Saunière, il entre en possession d’archives non seulement du curé de
Rennes-le-Château, mais aussi de celui de Rennes-les-Bains, l’abbé Boudet, captées par le Dr Paul Courrent
. Dans cette manne providentielle, il va découvrir toutes les pièces qui
lui serviront à fabriquer ses dossiers secrets apocryphes. Le Serpent Rouge,
sa généalogie mérovingienne ou Pierre Gravées du Languedoc en sont
d’autres exemples. Il faut même croire que la légitimité du véritable Ordre
secret dont nous parlons, canalisé par le Prieuré de Sion, sort de cette boîte
de Pandore. Nous en apporterons la preuve.
Puis,
en 1960, informé par la presse des tribulations du gardien du château de
Gisors, il se met en route pour la capitale du Vexin normand. Au titre de
président de la Fédération des Forces Françaises[2], association dont
l’objet est l’étude et la recherche culturelle et philosophique, dans une
lettre du 12 juillet, il signale les travaux de fouilles de Roger Lhomoy à André Malraux, ministre de la Culture du Général
De Gaulle. Plantard insiste pour qu’on fasse cesser l’action individuelle de Lhomoy car son association détient des documents prouvant
l’existence d’une crypte dans « un endroit de l’enceint du château »
(sic) « d’une valeur considérable pour l’étude de l’Ordre du Temple »
(sic). Nous
sommes à deux ans de la publication des Templiers sont parmi nous de G.
de Sède. Ce dernier connaît déjà P. Plantard mais
aucune connivence n’est perceptible. Encore moins avec R. Lhomoy.
En dénonçant un futur collaborateur à ses œuvres, on ne sait pas vraiment à
quel jeu joue P. Plantard. On
pourra toujours le critiquer sur sa façon d’agir, néanmoins, nous avons
quelques bonnes raisons de croire que les preuves soumises par Plantard à
Gisors ne sont pas toutes des inventions. Le Mercure de Gaillon en a confirmé
une majorité sur le fond avec : l’implication des Templiers par le
biais d’Henri II roi d’Angleterre duc de Normandie et Templier lui-même,
l’existence d’une église à l’emplacement de la motte féodale, les tronçons de
souterrains bouchés et une probable entrée de souterrain au fond du puits du
château. Nous en avons rectifié d’autres, comme les preuves sous-jacentes
inscrites dans la chapelle Saint-Clair et dans le
manuscrit Dorival[3], le
vrai Nicolas Poulain et enfin la généalogie de la famille de Gisors. Tout cela,
publié il y a fort longtemps, oublié puis remis au jour depuis quelque temps
par nos soins, démontre que P. Plantard, à Gisors comme à Rennes-le-Château, a
suivi des directives rigoureuses. Nous
récidivons, cette fois en mettant sous les feux des projecteurs cet Ordre de
chevalerie méconnu dérivé curieusement des Templiers, de la Sainte Ligue, de La
Compagnie du Très Saint-Sacrement. Au delà de ces indices indéniables, nous
irons frapper à la porte du Hiéron du Val d'Or tant l’idéologie de tous ces
groupements est similaire. Du nom de l’Ordre ancien Il
était évident qu’avec le montage « prieuresque »,
tant à Gisors qu’à Rennes-le-Château, le vernis finirait un jour par craquer.
Si on ajoute les manipulations de la branche anglo-américaine du Prieuré de
Sion dénoncées par P. Plantard dès 1984, on comprend parfaitement sa nouvelle
stratégie. En dévoilant en 1990 quelques bribes de vérité sur un Prieuré de
Sion qui serait né réellement en 1681 à Rennes-le-Château, il comptait bien
faire échouer le plan anglo-saxon ancré dans une œuvre de déstabilisation
politique de la France. Quel
que soit son nom, sous l’égide des familles puissantes locales : les d’Hautpoul, de Nègri et de Lévi, l’ordre
nouveau aurait perduré au moins jusqu’à la Révolution. Mis en sommeil à ce
moment, B. Saunière a pu en retrouver des traces parmi les documents cachés dans
son église. Cet
Ordre était une émanation de la Compagnie du Sacrement, d’où la forte
implication des A.A. et leurs traces en nombre retrouvées à Rennes-le-Château. Grâce
aux révélations partielles de P. Plantard, nous sommes en mesure de prouver
l’existence d’un Ordre de chevalerie ecclésiastique dans le Razès, agissant
même dans tout le Languedoc au XVIIe
siècle. Leur étendard à tous[4] :
la renaissance de l’esprit chrétien des premiers siècles, synthétisé par le
dogme du Cœur Sacré de Jésus au XIXe
siècle, nous ramenant au seuil du Hiéron de Paray-le-Monial. Le
document que nous avons entre les mains ne laisse planer aucun doute. Tout y
est. Tout du moins, toutes les bases du récit de Plantard en 1990. Car,
l’ancien grand-maître se garde bien de nous dire toute la vérité, le
bougre ! Nous
en saurons plus avec l’appui de l’auteur de notre document paru en 1904 dans un
bulletin historique régional[5]. Il ira jusqu’à nous livrer le nom de cet Ordre
mystique.
Th. Garnier Remerciements particuliers à : A-M Lecordier et A. Chabannois [1] Cf. Codex Bezae, Liber Tobiae, parmi les
autres pièces du dossier. [2] Le sigle de
cette association est à rapprocher de celui du Prieuré de Sion et Alpha Galatès. [3] Et pas
seulement la référence ultra connue au « maître parfait » [4] La Sainte
Ligue, La Compagnie du Très Saint Sacrement, les A. A, Le Hiéron du Val d’Or. [5] Un bulletin
historique de 1904, voir dans le FANUM II, toutes
références disponibles. |