Les grottes sulfureuses
de Rennes-les-Bains

La fontaine du Cercle au XIXe siècle

 

 

Autour de Rennes-les-Bains se cache un secret que nul n’a pu retrouver depuis Béranger Saunière et Henri Boudet. Mystère enseveli sous une somme d’hypothèses où les tentatives hasardeuses, pour faire passer leurs anciens manuscrits pour des faux parchemins, créés au milieu du XXe siècle, finirent par avorter. L’affaire fera couler encore beaucoup d’encre jusqu’à ce que soit mis au jour ce qui doit être...

 

Procès en sorcellerie

 

A l’origine de l’énigme de B. Saunière est sa fortune soudaine qu’un certain nombre d’individus a fait fructifier au gré des légendes locales de dépôts monétaires. Elles foisonnent dans cette contrée du Midi de la France et ont trouvé leurs défenseurs. L’aventure du berger Ignace Paris, rapportée pour la première fois dans un opuscule apocryphe attribué à un certain Antoine l’Ermite[1] en 1961, est une des plus connues.

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Voyages à Rennes-les Bains,
Labouisse-Rochefort, 1832

Cette affaire bien qu’authentique rejoint la fable d’une jeune bergère dont l’histoire nous est contée par Auguste de Labouisse-Rochefort dans son œuvre Voyages à Rennes-les-Bains[2], beaucoup plus sérieuse que celle du pseudo A. l’Ermite qui n’était autre que Pierre Plantard ou Philippe de Chérisey, le faussaire (et non créateur) des vrais parchemins codés.
Le lecteur un peu curieux sera autrement surpris par l'étrange similitude entre le fameux poulpe, emblème du Prieuré de Sion (de 1956 asbl loi 1901), et le " cachet " d'imprimerie porté sur la page de titre de l'ouvrage de Labouisse-Rochefort. Bien que les tentacules de la " chose " soient ici au nombre de dix, et que la bestiole en ait huit, la ressemblance est frappante. Plantard se serait-il inspiré de cela pour créer son emblème ? Aurait-il ajouté cette variante de Labouisse-Rochefort sur la gravure de la pierre tombale de Marie de Nègre d'Ables ? Sans tirer de conclusions sur ce point, les questions restent posées.

Signe gravé sur la sépulture de la Marquise d'HautpoulPoulpe, extrait des Dossiers Lobineau

Le mythe relaté par Labouisse-Rochefort date de la fin du XVIIIe siècle. Dans le château de Blanchefort, proche de Rennes-les-Bains, le diable gardait un trésor de 19 millions et demi en or, sans trop savoir si ce sont des moutons d’or, des vaches d’or, des jetons d’or ou des Louis d’or (sic). Un jour de grand beau temps il lui prit l’envie d’étaler son trésor sur les flancs de la colline. Une bergère, passant par là, aperçut le tas de belle monnaie et alla appeler ses parents et quelques villageois. Mais le diable est expéditif ; tout avait disparu quand ils arrivèrent sur place. 

La nouvelle avait fait grand bruit dans le village de Rennes-les-Bains. Aussi les habitants se cotisèrent et firent appel à un sorcier de Limoux. Ils lui donnèrent 500 livres tournois afin d’aller se battre contre le diable et prendre son trésor. Le mage accepta l’offre, mais demanda à être assisté par les paysans le moment venu.

L’heure arriva où le sorcier invoque le démon par des incantations et symboles étranges tracés sur le sol. Cependant il ne put compter sur l’appui des villageois quand le diable lui apparut. Tous s’étaient enfuis, effrayés par le tumulte engendré par ses simagrées. Resté seul devant le démon, il dut abandonner la partie et garda les 500 livres tournois tout en vociférant contre la populace qui l’avait abandonné.

Suite à cette affaire le marquis de fleury seigneur de Montferrand et des Bains de Rennes, voulut intenter un procès aux paysans qui s’étaient introduits sur ses terres pour lui dérober un trésor. Mais les millions étant chimériques M. de fleury abandonna les poursuites judiciaires.

 

Un tombeau mystérieux

 

L’énigme de deux Rennes apparaît comme une source inextinguible de Révélations. Où cela pourra-t’il s’arrêter ou… jusqu’à quand ? Beaucoup d’internautes et de chercheurs se sont perdus en conjectures, émettant toutes sortes de théories parfois bien étayées. On se souvient de Nia et du présumé tombeau de Galla, fille de Théodose Le Grand, demi-sœur d’Arcadius et d’Honorius, empereurs respectifs d’Orient et d’Occident, situé dans la région de Rennes-les-Bains. Rappelons que dans leur jeunesse, les deux fils de Théodose eurent saint Arsène pour précepteur. Aetius nous a tenu en haleine avec la tombe de Roland. Mais la sépulture suscitant le plus de polémique, et par ses partisans le plus de convoitise, est celle de Jésus-Christ. Les dérivés de cette légende, mariage et descendance, ont fait les choux gras de quelque nécromancien, éditeur à grand tirage et cinéaste en vogue. Il semble qu’un public conditionné soit plus enclin à avaler les fadaises à la sauce anglo-saxonne d’un Da Vinci Code, qu’à discerner la vérité parmi les documents authentiques que nous mettons à sa disposition.

La légende d’un tombeau mystérieux dans la région de Rennes-les-Bains ne date pourtant pas d’hier. Labouisse-Rochefort, toujours lui, dans son récit savoureux, nous fait partager une des ses péripéties survenues sur les hauteurs des bains de Rennes : « ... lors qu’ayant grimpé sur les rocs escarpés qui dominent les bains de la Reine, nous rencontrâmes une petite grotte pittoresque, dans laquelle dans nous fûmes curieux de pénétrer. Nous entrions à peine, qu'une voix, (était-ce celle de l'enchanteur Merlin ?) nous cria :

« Vous êtes ici, près du tombeau de Parapharagaramus ». Parapharagaramus! Répétai-je avec respect, admiration et émotion…. « Parapharagaramus. Oui », me répondit la même voix :

 

De Parapharagaramus

Sous ce roc repose la cendre,

Dans ce trou l'on le fit descendre,

L'esprit troublé, les sens émus,

Disant son dernier orémus,

Sans barbe, cordon, ni calotte, (Grand exemple pour l'avenir!)

Ce fut afin de le punir

D'avoir fait peur à Don Quichotte,

Et dans un oracle trop chaud

Pour égayer quelques Duchesses,

Méchamment fait meurtrir les fesses

De l'incomparable Sancho.

 

Hauteur de RLB: une croix relevée par H. Boudet dans la VLC
Hauteur de Rennes-les-Bains: une croix relevée par H. Boudet
dans sa Vraie Langue Celtique

Nous lûmes en effet en grosses lettres : ci-gît Parapharagaramus; mais nous sûmes en revenant à l'auberge, que cette fiction n'était qu'une plaisanterie, imaginée par quelques jeunes gens arrivés de la veille ».

La grotte en question doit être celle située en contrebas du roc d’en Barou. Elle est peu profonde. L’ayant visitée dernièrement, nous avons pu constater qu’elle sert d’exutoire aux illuminés de tout acabit sillonnant le secteur. Les parois sont maculées de croix et signes en tous genres. Quelques pierres noircies de symboles incohérents étaient placées en cercle on ne sait trop pour quel rite inepte.
Extrait Don Quichotte - éd 1605
Page de titre d'un exemplaire
de Don Quichotte,
édition Espagnole 1605

Un peu plus haut, sur l'emplacement d'un tertre remarquable, nous avons pu observer des traces de labour. Le "tumulus", marqué d'une croix recensée par l'abbé Boudet, n'a pas laissé certains chercheurs indifférents. Nous ne pouvons que déplorer ce genre de déprédations.

Il semble donc que les terres du Razès soient propices au saccage et à la farce, « Chérisienne » ou non. A moins que le récit de Labouisse-Rochefort ait une autre signification. L’auteur n’a certainement pas écrit de tels propos à la légère si ce n’est pour nous guider vers ce Parapharagaramus ou Parafaragaramus, personnage du Don Quichotte de Cervantès[3], repris dans un conte pour enfant écrit par Sophie de Renneville[4] en 1817, une seconde édition parut en 1827.

L’œuvre de M.  Cervantès, à elle seule, a donné lieu à une interprétation kabbaliste qui n’est pas dénuée d’intérêt. Selon l’auteur, Dominique Aubier[5], la première édition de Don Quichotte de 1605 est truffée de fautes. Mais en réalité ces erreurs n’en seraient pas. Il s’agirait d’un codage transformant le roman mondialement connu en un traité d’initiation à l’herméneutique biblique. Clin d’œil au Codex Bezae en passant.

Quant au Parafaragaramus de S. de Renneville, tout légendaire qu’il fut, il était un mage alchimiste et un enchanteur. Il descendait en ligne droite des anciens Titans. Peut-être est-ce dû à la fantaisie de Labouisse-Rochefort de faire apparaître le héros de S. de Renneville à Rennes-les-Bains ? Gageons qu’il ne fut que le bouc émissaire, un prétexte pour révéler, en filigrane, l’existence du tombeau ou l’arche d’un sorcier blanc ou noir, Titan au pied d’argile, gardien du seuil.

 

Un diable d’homme

 

En 1992, Patrick Ferté publiait son livre «Arsène Lupin, Supérieur Inconnu, la clé de l’œuvre codée de Maurice Leblanc». A notre plus grande stupéfaction nous découvrions, dans ce livre acquis par le plus grand des hasards, que le mystère « RLCéen » s’étendait jusqu’à Gaillon, chef-lieu de canton du département de l’Eure (Normandie) lieu de notre résidence, situé à une dizaine de kilomètres des Andelys, patrie de Nicolas Poussin, et à une trentaine de Gisors où les mystères unissant Nord et Sud ne sont plus à démontrer.

Dès lors, de nouvelles probabilités se sont offertes dès que P. Ferté eut réussi dans son ouvrage à établir des ramifications occultes dans la Chartreuse de Bourbon-lèz-Gaillon entre cette bourgade de Normandie et Rennes-le-Château en passant au crible les romans de Maurice Leblanc : L’Aiguille creuse, Dorothée danseuse de corde ou La Demeure mystérieuse entre autres.

Poursuivant dans cet axe de recherche, nous avons pu mettre en évidence la clef secrète du triangle d’or, dont parlait P. Ferté en référence à Gaillon. Elle n’était autre que le parc arcadien du lydieu, construit au début du XVIe siècle, formant une clef avec sa serrure : clef d’une Arche, un coffre ou une porte, enveloppée dans un voile de mystère, jetée dans un puits situé au fond d’un parc !

Il y avait bien là des signes de pistes, traces historiques indélébiles, mises au jour en suivant la méthode d’Isidore Beautrelet expérimentée dans L’Aiguille creuse. Fouillant dans les chroniques locales, les recueils, interrogeant les érudits locaux, les amateurs de vieilles légendes, nous finîmes par dénicher la première publication concernant Gaillon : Compte de dépenses du Château de Gaillon, sorte de Traité de l’Aiguille, écrit par Achille Deville, un diable d’homme, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, à l’instar de Massiban son supplétif érudit parisien dans la trame lupienne de L’Aiguille Creuse. Maurice Leblanc tente ainsi une passe démiurgique symbolique.

Connaissant parfaitement l'histoire locale nous avons pu confronter les affirmations de P. Ferté. Tout était rigoureusement exact. Il y a même plus à apprendre ! L'enquête menée depuis plus de six ans sur place, aux alentours et dans le Midi nous en a appris de belles sur ce sujet sulfureux. P. Ferté n’est d’ailleurs pas le seul à s’être avancé sur la piste gaillonnaise.
Avant lui, en 1987, Didier Audinot avait soulevé un coin du voile dans son livre Le trésor des Rois de France en évoquant sans y toucher, la clef des portes[6]. P. Ferté (ou son collectif) connaissait assurément certaines de ces choses. Nous comprenons qu'il ait préféré garder le Silence, puisque son second volume n’est pas prêt d’être rendu public. On ne peut souffler mot de ce qui sent le soufre, paraît-il !

 

Vision démiurgique


De notre conviction, nous avons pris l’engagement de révéler ce qui pouvait l’être. Les deux anecdotes relayées plus haut par Labouisse-Rochefort suggèrent l’idée qu’un gardien, mage noir ou blanc, protège un secret dans l’antre des deux Rennes. L’identité du pseudo diable placé sur l’échiquier de l’église de Rennes-le-Château par Béranger Saunière refait surface. Rien ne permet d’affirmer que le diable du bénitier soit effectivement Asmodée, le gardien du trésor de Temple de Jérusalem. C’est Gérard de Sède qui le baptisa ainsi, téléguidé par le Prieuré de Sion, société aussi secrète que peu discrète. Ou s’il l’est, il ne peut être qu’une représentation gnostique du Démiurge, l’incréé, dieu de l’Ancien Testament.

Chaque élément du plan de Saunière ayant un double sens, il en sera de même pour cet Asmodée. Selon la « directive Fertéenne » (pas Fortéenne), nous nous sommes mis à théoriser sur une hypothèse de travail, langue des oiseaux oblige, où la probabilité que ce diable d’Asmodée pouvait être le dieu pan, dieu des bergers d’Arcadie. L’hérésie sera consommée aux yeux des exégètes. Mais attendez plus d’explications avant de jeter le bébé (et non l’abbé B.) avec l’eau du bain… de la Reine.

Au-dessus du bénitier, l'épigraphe « par ce signe tu le vaincras » fait référence à l'étendard et à la vision de l'empereur Constantin qui observa une croix lumineuse dans le ciel. Aujourd'hui on appellerait ça un o.v.n.i. Faut-il voir dans cette locution latine une certaine image du 4 de chiffre, symbole d’initié R+C, un signe de croix qu’affectent les 4 anges du dessus, par opposition à l’ange déchu du dessous, ou une indication à partir d’un signe d'une croix ou d'un calvaire ?

Beaucoup de villes et villages de France recèlent dans leur histoire des tas de miracles ou prodiges de type « Constantin le Grand ». Sainte-Croix-en-Jarez en est un exemple ou le miracle du Champ Sacré de Gisors en 1188. Dans le canton de Gaillon, le village de La Croix-Saint-Leufroy (anciennement nommé Madry) très exactement n'échappe pas à cette règle. Nous avons trouvé dans un ouvrage datant de 1882 une curieuse évocation de ce que nous appelons Objet Volant Non Identifié; une observation s'étant produite à l'époque Mérovingienne. En voici le détail :

« On rapporte qu'en l'année 674 Adrien, évêque de Rouen, étant parti de cette ville pour aller, dit la légende, rendre compte au roi de quelques affaires dont il avait été chargé, passa par le territoire d'Evreux. Alors accablé par l'âge et les infirmités, il ne pouvait plus monter à cheval, et il voyageait dans une litière traînée par deux mulets; de temps en temps, il s'arrêtait dans les divers pays qu'il parcourait et instruisait les populations accourues pour recevoir sa bénédiction. Il était parvenu près de la rivière d'Eure, dans un village du nom de Nadud, en un lieu où deux chemins se coupaient en forme de croix; les mulets s'arrêtèrent tout court et refusèrent d'aller plus avant, quoiqu'il n'y eût aucun obstacle et que le chemin fût beau. Le saint, plein d'étonnement, descendit et pria ; à peine avait-il commencé d'élever ses yeux vers le ciel, qu'il vit une croix toute brillante de lumière et qu'il sentit son esprit éclairé d'une céleste inspiration qui lui apprit que Dieu avait choisi ce lieu pour être la retraite d'un grand nombre de solitaires. Aussitôt il commanda qu'on lui apportât de quoi faire une croix, et, à défaut d'autre bois, il brisa en deux l'aiguillon dont un paysan se servait pour exciter ses bœufs, éleva un tertre de gazon et y plaça la croix avec de saintes reliques. Bientôt le lieu consacré devint le théâtre de prodiges; pendant la nuit, une colonne de feu y répandait une clarté miraculeuse et des malades étaient guéris par le contact de la croix plantée par le saint. »
Vers 694, saint Leufroy fit édifier à l’emplacement du prodige céleste une abbaye dont il fut le premier supérieur[7]. A l'époque des invasions vikings, au IXe siècle, les moines partirent se réfugier à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés à Paris, emmenant dans leurs bagages les reliques de st Leufroy. Ils y fondirent une communauté et y vécurent plusieurs années.

Mais revenons-en à notre Asmodée ! Peut-il être également associé à la citation Terribilis est locus iste inscrite au fronton de l’église de Rennes-le-Château : harangue sur la vision ufo-biblique de Jacob montant à son échelle et de son combat contre Jahvé… dans son vaisseau ? Un lieu si terrible où ce diable Rennais susciterait la terreur tel le dieu pan des bergers d'Arcadie...

 

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Frontispice de Parafaragaramus,
de S. de Renneville (2e édition - 1827)

La Rose d’Arcadie

 

On « poussin » peu le bouchon trop loin, pensez-vous ? Probablement, car pan a des pieds de caprin et ceux de notre Daemon RLCéen sont humains ou alors serait-ce le talon d'Achille, ou pied d’argile du titan Parafaragaramus ? Pied sur lequel nous avons relevé une anomalie en examinant de près la gravure en frontispice de chacune des deux éditions de l’œuvre de S. de Renneville.

Notre interprétation n’aurait pas d’importance si nous n’avions en main une donnée de premier ordre. Sans revenir sur son pseudonyme qui en dit long, S. de Renneville a travaillé à la revue féministe « l’Athénée des dames » avec une autre écrivain, Mme de Beaufort[8], que nous connaissons mieux sous le nom d’Anne-Marie d’Hautpoul.

Née Anne-Marie de Coutances, Dame de Montgeroult, elle avait épousé le 1er février 1809 en secondes noces le comte Charles, Marie, Benjamin d’Hautpoul-Félines, chevalier de l’Ordre de Malte, fils de Joseph, Marie et de Marie d’Hautpoul-Rennes[9].

La famille d’Hautpoul était très férue d'ésotérisme et de maçonnerie, et l'on peut lire par exemple dans le Tableau de la première loge du Rite Primitif en France[10] qu'un comte d'Hautpoul, chevalier de dévotion de l'Ordre de Malte, né et domicilié au château d'Hautpoul-Félines, près de Saint-Pons, avait été initié au Rite Primitif de la loge des Philadelphes de Narbonne en 1789. Il s’agit bien entendu du comte Charles Marie Benjamin d’Hautpoul-Félines. Le 19 mai 1798, il partait avec Napoléon pour la campagne d’Egypte. C'est encore à cette dernière branche d'Hautpoul-Félines que se rattache son frère Jean-Marie-Alexandre d'Hautpoul, époux d’Angélique Lenoir, et le célèbre général Armand d'Hautpoul, précepteur du comte de Chambord en 1834.

La gravure du Parafaragaramus de S. de Renneville est curieuse à plus d’un titre. Tout d’abord, un champ de sept étoiles, ouvrant la voie sèche de Compostelle (Campus Stella), couvre en chef la tête de l’alchimiste.

Outre ces sept étoiles, nous remarquons un ange barbu, baphométique, tenant entre ses mains un livre et une faux, se révélant parfaitement inadéquate dans cette situation. La faux est un symbole de mort. L’ange sur son petit nuage n’en serait donc pas un. Ne serait-il pas plutôt la représentation de l’ange déchu, ailé tel l’Asmodée de l’église de Béranger Saunière, troquant son trident pour une faux ? Info ou Intox ? Un faux débat mais vrai sujet céleste dans tous les cas de figure, car la faux est aussi un emblème de Saturne, maître du Temps. Ce pseudo ange ne pourra être que Saturne ou Chronos son pendant grec.

Voyons les pieds du mage maintenant. Une "rose" (ou fleur) d'apparence différente surmonte chacun d’eux sur l’édition de 1827, alors que la fleur est manquante sur son pied droit dans la première publication. Ces attributs fleuris de notre Titan et les pieds de Pan, talons d’Achille, défauts de la cuirasse infernale, interpellent l'abbé Boudet dans ses anglicismes : car diable se dit devil en anglais et repoussent nos investiga...Sions jusqu’à la fondation de la cité de troie, la seconde Asgard telle que l’exprime la préface de l’Edda, le livre ancien des mythes scandinaves.



Parafaragaramus, de S. de Renneville (1ère édition - 1817)

Les Titans sont en effet à l’origine de la chute du premier royaume d’Asgard. Et d’As-modée, d’où l’on perçoit une cognation avec le peuple Ase fondateur d’Asgard, ce pseudo diable, Pan de l’histoire, pourrait bien être une allusion aux travaux d' Achille Deville dans l’œuvre de M. Leblanc. Car A. Deville est aussi un des souscripteurs de l’ouvrage de Labouisse-Rochefort sur Rennes-les-Bains[11] et auteur des comptes de dépenses pour le château de Gaillon, document édité en 1850 à partir des registres comptables de Mgr Georges d'Amboise. Rappelons que ce dernier fut archevêque de Rouen de 1494 à 1510, réformateur de l’échiquier de Normandie (cour de justice itinérante) et ex-archevêque de Narbonne ? Comptes de dépenses dont l’Atlas (in folio), encore un Titan[12], contient le document clef connu inéluctablement des abbés Boudet et Saunière protégés secrètement par Mgr de Billard, ex-vicaire général de Rouen, appelé sur le siège épiscopal de Carcassonne sous les bons auspices de Mgr de Bonnechose devenu archevêque de Rouen.

Le scénario à double sens du plan, concocté de main de maître, par nos ecclésiastiques audois a visé pendant plus de 100 ans à dissimuler une arche ou une porte dans le Razès, secret séculaire, dont la clef et la serrure sont indubitablement camouflées à Gaillon.

Rappelons toutefois qu'en termes de recherche ufologique officielle, p.a.n se défini par Phénomène Aérien Non-Identifié, pas obligatoirement extraterrestre... et pan ! sur le bec. De plus, cet Asmodée est bien un objet volant puisqu'il a des ailes... Troublantes coïncidences nous plongeant dans un abîme insondable abracadabrantesque où nous nagerions en plein délire anachronique, bien que le Temps nous semble parfois conté ou compté.



Pièces justificatives, bibliographie et notes


La fontaine du Cercle au XIXe siècle.
Voyage à Rennes-les-Bains A. Labouisse-Rochefort, 1832.
Le poulpe, emblème du Prieuré de Sion.
Croix gravée sur les hauteurs de RLB, relevée par labbé H. Boudet.
Page de titre d'un exemplaire de Don Quichotte, M. de Cervantès, édition Espagnole 1605.
Compte de dépenses du Château de Gaillon, A. Deville 1850.
Asmodée soutenant le bénitier, de l'église de Rennes-le-Château.
Frontispice de Parafaragaramus, de S. de Renneville (2e édition - 1827)
Parafaragaramus, de S. de Renneville (1ère édition - 1817)

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Livre en librairie:
OVNI de l’Eclipse 11.08.1999, par Thierry Garnier, collection VERITES SECRETES n°7, M2G éditions, 2007, 132 pages.
En savoir plus:
1999, l’année éclipsée (épuisé)


Th. Garnier

© – 08 août 2004 - M2G éditions. Reproduction interdite sans autoriqation de l'auteur.

  • Revu et augmenté : 23.04.07, 26.08.08

    Remerciements particuliers à : A-M Lecordier



    [1] Un trésor mérovingien à Rennes-le-Château, A. L’Ermite, publication de l’Alpina, 1961 (cote BnF : M-9198).

    [2]  Voyage à Rennes-les-Bains, A. de Labouisse-Rochefort, Lib. A. Désauges, Paris, 1832, p.469.

    [3] Histoire de l'admirable Don Quichotte de La Manche, par Michel de Cervantès Saavedra.

    [4] Parafaragaramus, ou Croquignole et sa famille. Folie dédiée aux écoliers, Paris, Ledoux et Tenré, 1817. Sophie de Renneville, née de Senneterre à Caen en 1772 et décédée à Paris en 1822, écrivain et journaliste féministe française.

    [5] Don Quichotte, le prodigieux secours du messie-qui-meurt, par Dominique Aubier, éd. MLL.

    [6] Le trésor des rois de France, D. Audinot, éd. Prospections., 1987, p.122.

    [7] Eure, Géographie - Histoire - Statistique - Administration par V.A. Malte-Brun, 1882.

    [8] Dictionnaire historique, ou histoire abrégée des hommes, T.XI, lib. Lefort, Lille, 1833, p.319.

    [9] Fille de François d’Hautpoul-Rennes et de Marie de Negri d’Ables.

    [10] Publié à Narbonne par A. M. Jean en 1790.  L’exemplaire de la BnF (Imprimé de 51 pages, cote : 16- H- 491 (1)) porte une note manuscrite : «les Philadelphes, à Narbonne».

    [11] Op. cit. A de Labouisse-Rochefort, p.670.

    [12] Atlas : fils du Titan Japet et de Clyméné, et frère de Prométhée.