Des ruines cyclopéennes
en Amérique du Sud

 

Muraille de Bimini

Connue comme site très dangereuse et belle, l'Amérique du Sud a eu sa part de mystères, couvrant une gamme allant des OVNIs aux monstres étranges et aux explorateurs qui disparaissent sans laisser de trace, victimes soit d'accidents (Colonel Fawcett) ou de l'inhumanité de l'homme envers l’homme (John Reed).

Mais, de tous ces mystères, le plus grand est sans doute celui que nous révèle aujourd'hui l'existence de ruines écroulées entre les lianes faisant ainsi allusion à une ou plusieurs "civilisations perdues", selon sir Henry Rider Haggard.

A la différence des autres mystères, les ruines ne peuvent pas être considérées comme des inventions romanesques, car documentées au départ par de nombreuses autorités (voir travaux sur les murailles cyclopéennes de Bimini ci-dessus).

Th. Roosevelt

L’un des plus étranges vient de la plume du Président Théodore Roosevelt (ci-contre), qui a raconté ses aventures brésiliennes dans "Brazilian Adventures In Through The Brazilian Wilderness" (Charles Scribner & Sons, 1914.) Alors qu'il prenait des photos des rapides d'une rivière redoutable dans le Matto Grosso, l'attention de l'ancien président fut attirée par une chose exceptionnelle.

Près de ces rapides, à la chute, George Kruck Cherrie a trouvé quelques sculptures étranges sur une masse nue de rocs. Elles ont été évidemment faites par des hommes il y a longtemps. Autant que je sache, les Indiens ne font pas de telles figures détaillées actuellement... Elles se composaient, sur la partie plate supérieure du roc, de séries de quatre cercles avec un point dans le milieu, faisant environ un pied et demi de diamètre et au-dessous d'eux, sur le côté du roc, de séries de quatre M ou W inversés. Que représentaient ces emblèmes curieux, et qui les a faits ? Nous n'en avions, bien sûr, pas la moindre idée. Peut être que dans un temps éloigné quelques tribus indiennes, de culture avancée, avaient pénétré jusqu'à la belle rivière, de même que nous y étions parvenus maintenant... Le colonel Rondon a affirmé que de telles figures aussi détaillées n'ont été trouvées ailleurs que dans le Matto Grosso, et par conséquent, c'était très étrange de les trouver dans cet endroit de la rivière inconnue, jamais visitée auparavant par les hommes blancs, dont nous descendions.

Peut-être que le héros de San Juan Hill aurait été déçu d'apprendre que, 80 années plus tard, les ruines énigmatiques et beaucoup d'autres trouvailles archéologiques du Brésil restaient un mystère. La culture de Marajoara, qui s'est développée dans l'île infestée de crocodiles de Maraj, sur l'embouchure de l'Amazone, et les ruines cyclopéennes ont été trouvées au coeur de l'état de Bahia défiant encore l'élucidation.

Le terrain marécageux inexploré de l'Ile de Maraj peut receler des secrets qui nous aideraient à déverrouiller l'énigme de ces cultures perdues. D'après les preuves restantes, les Marajoans étaient des maîtres potiers, des créateurs de céramiques décorées exceptionnelles que l'on peut trouver à ce jour, nourris par un petit nombre de connaissances. Des comparaisons ont été faites avec les céramiques trouvées dans les Andes, suggérant un rapport possible. De grandes pièces cachées, reliées par des tunnels, sont un témoignage supplémentaire de l'habileté des Marajoarans.

En harmonie avec la tradition des violents guerriers féminins qui ont donné leur nom à la plus grande rivière de la planète, les artisans Marajoaran étaient des femmes : elles possédaient seules le secret du moulage et de la cuisson au four d'argile. Les motifs trouvés sur les céramiques représentent des femmes enceintes, des cycles lunaires et d'autres choses se rapportant uniquement à la tradition féminine.

Le travail de pionnier de Marcel Homet a conduit, dans les années de l'après-guerre, à décrypter beaucoup de secrets du Brésil du Nord-Est. Homet a découvert des inscriptions sculptées, des pétroglyphes et des traditions indigènes qui montraient l'existence d'une civilisation organisée ou d'une civilisation dans un lointain passé dans les jungles de l'Amazonie. La première parmi ces traditions orales est celle de la tribu Makuschi, des petites collines des montagnes Pakaraima, qui parle d'une ville perdue "avec des murs et des toits d'or (grès ?), dédiée à l'adoration du Soleil. Homet relie cette tradition à celles de Manoa et d’Atlantis. Ses conversations avec les chefs de clans du Mak ont révélé l'existence d'une autre ville cyclopéenne dans les montagnes inexplorées de Pakaraima.


Les chefs de clans lui ont dit qu'un tel endroit existe sur le cours supérieur de la rivière Uraricoera. Un grand galet couvert de pétroglyphes marque le chemin menant aux ruines de la ville avec des rues et des fondations de maisons. Si dans le futur l’on explorait dans cette direction, après un voyage de deux jours, l’on atteindrait un mur dans les montagnes avec une voûte qui mènerait à la ville de pierre souterraine. Dix années plus tôt, le romancier latino-américain Alejo Carpentier a été inspiré par la perspective de ces villes mégalithiques oubliées, comme le prouvent les descriptions suivantes d'une telle métropole perdue dans la jungle dans son livre

"Los Pasos Perdidos" : "Ce que j'ai aperçu était une ville titanesque — faite de multiples structures espacées — avec des escaliers cyclopéens, des mausolées touchant les nuages, des esplanades immenses commandées par d'étranges forteresses d'obsidienne sans tours ou hublots, défendant l'entrée du royaume aux hommes."

Dans le début des années 1600, l'explorateur portugais Feliciano Coelho a fait son chemin aux alentours de la région de la ville moderne de Joao Pessoa, où il a découvert un objet impressionnant et complètement inattendu : un monolithe de pierre grisâtre, sculpté en bas-relief, connu sous le nom de Caillou d'Ing, dont les personnages sculptés ne correspondent pas aux systèmes d'écritures connus en Amérique. Interrogeant ses guides indigènes sur le marqueur, qui a quelque soixante-dix pieds de longueur pour dix de hauteur, Coelho fut surpris d'apprendre qu'ils ne savaient rien de lui. Il existe une montagne à Havea qui ressemble à un homme barbu couronné d’un casque conique. On a suggéré que l'érosion du vent a fait chuter la face de la montagne avant que des humains n’y mettent la touche finale. Des inscriptions étranges évocatrices de celles trouvées aux Iles Canaries ont été trouvées sur la même montagne et aucune explication n'a été proposée pour celles-ci.

L'Amazonie n'a pas le monopole des ruines étranges. Les prairies inhabitées et la chaîne de montagnes de l'Etat de Goias, au sud-ouest de Brasilia, possèdent leurs propres secrets : les restes de forteresses, de sculptures colossales et de murs dont les architectes et le but sont enveloppés de mystère. Les statues cyclopéennes, évocatrices de Marcahuasi au Pérou, représentent des sortes d'humains sévères et des animaux endémiques de la région de Goias.

Les statues sont considérées comme faisant partie de Cidade de Pedra (la Ville de Marbre), formées de blocs oblongs dressés qui ont servi de fondations pour les constructions. La disposition des rues et des bâtiments suggère "un Mohenjo-Daro Sud-Américain", suivant les paroles d'une archéologue. Un mur fait de blocs de granit, de quelque treize pieds de hauteur et quatre de largeur, court le long d'une vallée au fond de la Serra de Gales près de la ville de Jandaia. Au nord-ouest de Goias s'étend la Serra Roncador, qui s'est fait elle-même un nom dans la science “ésotérique”. Cette chaîne de montagnes, nommée ainsi à cause du bruit de tonnerre entendu sur sa longueur, abriterait une ville souterraine dont les habitants seraient les descendants de survivants de la cité disparue d'Atlantis. En fait le Roncador contient un vaste réseau de cavernes, quelques unes étant assez spacieuses pour contenir des milliers de personnes. L'existence de telles merveilles spéléologiques a pu enflammer la croyance dans "l'Atlantis brésilienne", un bon soutien aux doctrines Sud-Américaines théosophiques depuis le début du 20e siècle.

Une règle, les civilisations n'existent pas dans le vide. Les États avoisinants jouent un rôle central dans leur vie économique et politique : on suppose que les murs courant le long des petites collines de la Sierra de Gales ont représenté, sinon un mur défensif, au moins une ligne de démarcation entre des empires antiques, quelquefois bien au-delà de la sphère d'influence efficace de l'Etat concerné. Dans le Sahara du Nord, les Romains ont construit le massif Castellum Dimmidi bien au-delà des limes, ou frontières, de ses possessions africaines, avec d'autres sites défensifs que l'on peut encore trouver en Algérie et Tunisie, dans un effort pour protéger ses intérêts contre les attaques de membres d'une tribu du désert. De telles fortifications peuvent aussi être trouvées dans le désert syrien, bien au-delà de toute habitation humaine. Ne pouvons-nous pas spéculer sur le fait que des villes brésiliennes oubliées ont pu appartenir à l'empire très étendu gouverné de la cité Ur de Tiahuanaco ?

Les murs et ruines ne sont pas l'apanage du seul Brésil austral : dans son livre " Not Of This World", l'auteur Peter Kolosimo a attiré l'attention sur le "Grand Mur de Par", découvert par l'expédition Johnson du début 1930 - un rempart semblable au Mur d'Hadrien en Angleterre, courant le long des territoires les plus sinistres d'Amérique du Sud. Ceci, avec des palais et temples complexes, est étiqueté vaguement comme " culture Chim", "culture Chavin ", et d'autres termes qui sauvent la conscience de l'archéologue.

Le vaste stade ou amphithéâtre connu sous le nom d'El Enladrillado — localisé à une altitude de plus de cinq mille pieds près de Vilches Alto, dans le nord du Chili — appartient aussi au tableau des ruines cyclopéennes. Les dimensions absolues de la structure suggèrent qu'il a été construit pour de véritables géants : des blocs cubiques de pierre de quelques 16 pieds de hauteur et 26 pieds de longueur ont servi pour sa construction. Comment les pierres ont-elles été transportés à travers les précipices sans fond des Andes jusqu'à un site à plus d'un mile d'altitude ? Cela n'a pas été encore expliqué. Comme si ce n'était pas assez, El Enladrillado se targue aussi d'une piste d'un demi-mile de longueur par deux cents pieds de largeur, faite de 233 blocs colossaux de marbres, chacun d'un poids estimé de 22 000 livres.

Marcel Homet croyait que les ancêtres des habitants présents au centre et au sud de l'Amérique du Sud ont émigré suite à la ruine de la civilisation du Nord — peut-être après la mort ou l'épuisement des entrepreneurs du Cidade de Pedra et des autres ruines cyclopéennes. Il est allé assez loin en disant que ceux-ci étaient plutôt des gens du type Caucasien que Mongoloïde, une déclaration appuyée sur l'existence des habitants de la région du Lac Titicaca et des célèbres "indiens blancs" de Lagoa Santa dans le Minas Gerais.

Une des plus considérables découvertes crypto archéologiques en Amérique du Sud fut peut-être celle des pyramides étranges photographiées par le satellite Landsat en 1975. La photo montre huit structures apparemment artificielles le long des petites collines d'une chaîne de montagnes dans la province de Madre de Dios au Pérou. Une inspection plus rapprochée par hélicoptère a révélé non pas huit mais une douzaine de telles structures. La rudesse de l'environnement — indigènes inamicaux et faune dangereuse — a empêché une inspection plus rapprochée du site. Si ces monticules sont confirmés comme étant des pyramides, il serait presque impossible de les classer comme "ruines Incas", comme cela s'est passé avec beaucoup d'autres découvertes dans la région.

Des restes prouvant l'antiquité de la vie humaine dans les Amériques ont été également trouvés dans le pays montagneux du Mato Grosso. Une tribu de personnes troglodytes, avec la connaissance de l'arc et des flèches, le labourage et la culture par brûlage de la terre et peut-être même l'agronomie animale, a existé au Brésil il y a environ un million années — une claque au visage des chronologies conventionnelles qui situent l'occupation humaine de l'Amérique au plus tôt il y a seulement 25 000 ans (le chiffre a été revu depuis à 49 000 ans). Le scientifique Maurice Chatelain suggère une chronologie un plus peu orthodoxe et intéressante : l'emplacement de l'Equateur de la Terre coupait en deux, il y a 90 000 ans, plusieurs sites qui hébergent les ruines de civilisations perdues : Tiahuanaco, l'Ile de Maraj, le massif du Hoggar, le Tibesti dans le Sahara et la vallée de l'Indus. Civilisations qui avaient choisi de s'établir dans ces régions pour échapper aux âges glaciaires touchant l'hémisphère Nord à cette époque. Le climat uniforme aurait été idéal pour la culture, et le niveau de la mer, baissant, aurait facilité la navigation et le commerce entre les cultures existantes. Cela  sous-entend que les conditions climatologiques ayant changé, les civilisations respectives se sont déplacées ailleurs, ou ont disparu toutes ensemble.

Les ruines cyclopéennes d'Amérique du Sud posent un défi à l'homme moderne, tout comme la myriade de structures inexpliquées sur le globe. Ainsi que l'a dit Teddy Roosevelt : "Les vicissitudes de l'histoire de l'humanité, pendant son séjour sur ce continent austral, ont été étranges, variées et inexplicables...  comme l'histoire des plus importantes formes de vie animale durant l'âge des mammifères."

 

Scott Corrales

Source : Le bulletin d'informations sur les OVNIs et le Paranormal, SAMIZDAT, Été 1997

Traduction : STFO. août 2002.
Illustration : Le Mercure de Gaillon


Remerciements particuliers à A.-M. Lecordier et C.-F. Jackson.