Non! Il n'est pas vain ni prétentieux de dire que Gaillon fut, dès le début du XVIe siècle, le premier foyer du style Renaissance en France car c'est la vérité. Même si peu de gens le savent, et ne s'intéressent qu'aux châteaux du Val de Loire, nous pouvons le lire en toute lettre dans les grandes encyclopédies, comme par exemple ici dans Encarta 98 : Le pavillon d'entrée du château de Gaillon, dans l'Eure, dont la construction s'acheva en 1510, constitue le premier exemple d'une architecture entièrement représentative du phénomène. Agrémenté de jardins à l'italienne et orné de sculptures provenant d'outre-monts, le bâtiment fut commandé par le cardinal Georges d'Amboise, archevêque de Rouen et vice-roi de Lombardie. Le roi François Ier construisit peu après ses premiers palais Renaissance : Blois, Chambord (dont le plan est parfois attribué à Léonard de Vinci) et Chenonceaux. Le grand escalier de Blois, achevé en 1524, démontre que les architectes avaient alors assimilé les principes théoriques de la Renaissance."
L'ensemble de l'édifice est orienté plein Sud, affectant la forme d'un pentagramme irrégulier. Dans les rares parties ayant survécu, le pavillon d'entrée fortement éprouvé pendant la Révolution a retrouvé un semblant de vitalité depuis 1976, grâce à nos impôts (*). Le pavillon d'Estouteville construit au milieu du XVe siècle constitue en majorité l'aile Ouest avec sa tour octogonale située dans la cour. Vers l'Orient une belle galerie dite "du Val" longe les bâtiments qui rejoignent au Nord la maison et le pavillon dit "Delorme" (du nom du maître maçon ayant construit l'ouvrage). Au sud de cette galerie, le Cardinal d'Amboise avait fait édifier deux chapelles superposées, l'une dite "Basse" et l'autre "Haute"; cette dernière a disparu entièrement. Pour accéder à la chapelle Haute il y avait un grand escalier dit "Grand Vis" (détruit). En passant par le déambulatoire de la chapelle Basse on accédait à la galerie du Val jouxtant "la Grand Maison" (aile Est).
La cour d'honneur cernée par "la galerie des cerfs" richement décorée (en cours de restauration) était séparée en deux par le portail de Gênes. Cette cour exposait en son centre une superbe fontaine en marbre à deux vasques(détruite). On en sortait par le pavillon Delorme (détruit) et entrait dans les jardins dit "d'en Haut" (détruits). A gauche, un ermitage ainsi qu'une chapelle (détruite) s'offraient à la vue et dans leur prolongement l'allée du Lydieu avec son pavillon d'été, "la maison Blanche", entourée d'eau (tout cela est détruit). En sortant à droite on distinguait une orangeraie (disparue) et tonnes ou tonnelles (détruite) bordant le flan Est du jardin. Quand J.N. Colbert entreprit les nouvelles constructions, il remania les jardins. Il fit poursuivre sur le flan Est la galerie du Val et fit construire un grand pavillon avec un étage dont la toiture a été restaurée récemment. Au pied du château, les jardins dit "de bas" au N/E furent embellis sous Colbert (projet en cours). Voilà une description du château dans ses grandes lignes. Maintenant il convient de détailler les différentes parties de cette bâtisse avec les égards qui sont dûs à une demeure cinq fois centenaire. De ses plus beaux atouts, il nous reste, pour notre part de rêve, les plans et esquisses de J.-Androuet du Cerceau ou Israël Sylvestre qui illustreront cette page.
Visite guidée: (*) rien de critique ou de péjoratif ici, simplement pour rappeler que l'Etat est garant des fonds publics, pour une fois utilisés comme il se doit. ![]() |