Le pavillon d'entree
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Le pavillon d'entrée constitue l'accès principal au château
depuis le XVIe siècle. Vestige du château médiéval placé
sur l'éperon naturel surplombant la vallée de Seine, défendu
de larges fossés, il a été remodelé par Georges d'Amboise en
1509, entouré de 4 tours octogonales, surmonté de hautes toitures, restituées récemment avec l'épi de faîtage en plomb aux armes du cardinal.
La décoration de la façade sud (extérieure) fut donc
exécutée sous le célèbre ministre de Louis XII : au-dessus
de la grande porte en plein cintre, nous distinguons parfaitement de larges baies aveuglées qui sont divisées par un meneau affectant la forme d'une croix de Lorraine (à deux branches), qui était archiépiscopale. On remarque aussi les fenêtres encadrées des
fûts de pilastres de pierre à décor d'arabesques en faible relief, soulignant les travées verticales des fenêtres. Les colonnes
cannelées, chapiteaux à l'antique et les frontons à coquilles en segment de
cercle des baies des tourelles marquent la rupture avec le répertoire décoratif médiéval.
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La façade intérieure est à peu près identique. L'avant-corps situé à gauche servait à l'époque, et même encore maintenant, essentiellement de galerie d'escalier. Une porte s'ouvre sur la façade et la première cour. Les deux figures d'anges que l'on voit dans une niche en haut de la grande porte et les armoiries du cardinal d'Amboise ont été pilonnées en 1793. En dessous, situé dans une arcature nous pourrons lire un bref historique, en latin, du château de Gaillon attribué à Mgr Harley de Champvallon I dont voici la traduction:
Consacré à la mémoire
à la postérité à l'honneur
Gaillon, royal et par l'origine, et par l'usage et par la majesté du lieu, jadis possession des rois de France, monument tant unique qu'éternel de la dignité de l'église et de
la piété de la France et de la province de Neustrie, cédé en échange par Saint Louis à Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, solidement fortifié par le cardinal d'Estouteville grace à ce pavillon d'entrée, étendu et élevé en une imposante masse de bâtiments sur le haut de la
colline par le légat d'Amboise grâce à la munificence royale de Louis XII avec le tribut de Gênes rebelle, illustrée par une étonnante fontaine de marbre reçue en présent de Venise, orné non moins superbement que religieusement de sanctuaires, d'autels et de reliques de saint,
agrandi grâce à la diligence des cardinaux de Bourbon, ennobli d'une remarquable bibliothèque en partie reconstruite après un incendie aux frais du cardinal de Joyeuse, aujourd'hui enfin par les soins actifs de son successeur François de Harlay, décoré de vive
main d'une vivante effigie de son oncle d'Amboise et doté de tableaux représentant les triomphes encore vivants de celui-ci, agrémenté par une adduction d'eau dans les jardins de bas de
fontaines jaillissantes, rénové ici et là par des ouvrages variés, chanté en un poème pastoral, dédié consacré à l'étude des Muses sacrées et à l'Académie de Sainf Paul fondée par lui pour l'usage des savants, en l'an de la chrétienté 1632, François de Harlay a rédigé et fait graver
cette inscription
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zaz